Attaché aux fondements des Écritures.

29 février 2020, Daniel T.
Manuscrit de Qumran
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Actes 2:42 : « Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. »
Hébreux 2:1 : « C’est pourquoi nous devons d’autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d’elles. »

Le premier verset montre l’attitude des premiers chrétiens face aux enseignements que Dieu leur prodiguait, le second nous exhorte clairement à suivre les mêmes voies. Toute la Parole montre combien le cœur naturel de l’homme est enclin à l’oubli, sensible à la frivolité. Elle nous enseigne vivement à garder dans notre cœur les instructions reçues, pour échapper aux pièges de la mort.

L’idée que les anciens enseignements sont dépassés est étrangère aux Écritures. Bien au contraire. Le prophète Jérémie proclamait : « Ainsi parle l’Eternel : Placez-vous sur les chemins, regardez, Et demandez quels sont les anciens sentiers, Quelle est la bonne voie ; marchez-y, Et vous trouverez le repos de vos âmes ! Mais ils répondent : Nous n’y marcherons pas. » (Jérémie 6:16) Et Jésus, interrogé par les pharisiens au sujet du divorce, répondait ainsi : « Au commencement il n’en était pas ainsi » (Matthieu 19:8), montrant qu’il fallait bien retrouver les anciens sentiers et non abriter son péché derrière une loi mal comprise.

L’avertissement est clair : « comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut… » (Hébreux 2:3). L’attachement aux Écritures n’est pas une affaire sentimentale. C’est la base de notre salut ! C’est parce que notre Seigneur a été jusqu’au bout attaché aux Écritures, que nous sommes sauvés. Ne pas s’attacher aux Écritures, c’est mépriser l’œuvre même de notre Seigneur.

Ce qui frappe dans l’Écriture, c’est l’attachement profond et sans réserve de tous ses serviteurs à Dieu et à sa Parole. Accablés, frappés par Dieu lui-même ou abandonnés, leur consolation ne se trouvait qu’en l’Auteur du salut qu’ils proclamaient. Ils avaient fait de ce salut l’objet de leurs recherches et de leurs investigations.

Les Écritures mettent donc en garde les enfants de Dieu contre leur possible insouciance. Aussi l’apôtre Paul souligne-t-il la responsabilité de ceux que Dieu a doué dans l’Église « pour le perfectionnement des saints…, afin qu’ils ne soient plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction » (Ephésiens 4:14).

Souvent candides et assez indépendants d’esprit, les chrétiens évangéliques ne sont pas à l’abri de cette sorte de tentations. Confiant dans les protections divines et dans les bonnes bases générales de leur doctrine (notamment la seule référence aux Écritures pour la foi et la vie, et l’intégration dans l’Église des seuls croyants), ils mettent de côté de relativement nombreuses exhortations, ne conservant que les aspects de la Parole de Dieu qui leur semblent essentiels.

Ils oublient que l’Église primitive biblique est partie progressivement loin à la dérive. Cela ne s’est pas fait partout de la même façon, ni à la même époque et les causes sont multiples, mais le résultat a été les Églises de multitude [1].

La Réforme du 16e siècle a été l’aboutissement d’une souffrance profonde et de la soif du Dieu vivant. La question centrale était celle du salut. La réponse a été trouvée dans un retour radical aux Écritures, et les cinq points de la Réforme ont été énoncés. L’Église Romaine a rejeté la Réforme. Dieu a ainsi séparé les ténèbres de la lumière.

Puis, les Églises issues de la Réforme, après d’innombrables souffrances et de témoignages de fidélité, ont elles aussi subi l’influence du monde et, minée entre autres par le libéralisme du XIXe siècle, sont tombées actuellement dans un état misérable, incapable dans leur majorité de réagir face aux événements. L’Église Évangélique échapperait-elle aux dérives ? De nombreux signes témoignent du contraire.

Mais Dieu ne change pas et sa Parole demeure : « J’honorerai celui qui m’honore, mais ceux qui me méprisent seront méprisés. » (1 Samuel 2:30)


[1] On distingue Églises "de multitude", dans lesquelles le recrutement se fait par le baptême des enfants, des Églises "de professants", où l'on recrute sur la base de la conversion (donc après "profession" de foi). Voir par exemple l'explication d'Edmond Itty à ce sujet.